Architecture contemporaine de Lot-et-Garonne

Panorama 20e & 21e siècles - Lot-et-Garonne

Fiche

Cité des Castors

Habitat collectif et groupé

Commune

Nérac (47600)

Adresse

Rue Latapie

Maître(s) d'œuvre

Serret André

Maître d'ouvrage

Société coopérative Les logements ouvriers d’Albret

Année de livraison

1960

Période de réalisation

1946-1975

Cité des Castors à Nérac © CAUE47

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Cité des Castors à Nérac © CAUE47

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Façade principale d'une maison - Cité des Castors à Nérac © CAUE47

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Cité des Castors à Nérac - Plan du sous-sol - André Serret architecte, 1953 © CAUE47

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Cité des Castors à Nérac - Plan du rez-de-chaussée - André Serret architecte, 1953 © CAUE47

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Dans les années 60, Nérac voit se développer, en bordure de l’ancienne RN 130, près du stade municipal, un nouveau quartier d’habitat, figure du développement urbain des trente glorieuses. Avant l’arrivée du lycée, dès 1953, la cité des Castors, unique en Lot-et-Garonne, représente un exemple de production en série de quinze maisons d’habitat en partie auto-construites par leurs propriétaires, qui se sont organisés en société coopérative de construction.

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Le lotissement concerté, la cité des Castors compose de part et d’autre de la rue Latapie un ensemble de 15 maisons individuelles des années 1960, au même style architectural « néo-basque ». 

La particularité de ce groupement est qu’il a été construit par 15 sociétaires appartenant à la Société Coopérative « Les Logements ouvriers d’Albret ». Présidée par M. Pilet, cette société, créée en 1953 et dissoute en 1963 a ainsi facilité l’accès de ses membres au logement individuel.

Chacun d’eux devait respecter un cahier des charges strict :
l’apport-travail : consacrer 400 heures par an pendant 3 ans à la construction, concentrées sur les samedis ou dimanches ;
- le recours à un ensemble d’artisans-coopérateurs pour réaliser les travaux de différents lots ;
- les chantiers coopératifs : participer collectivement à la construction des espaces communs : une voie de desserte du lotissement ; 
-l’adoption du plan-type de maison.

Sous une apparente similitude, ces 15 maisons présentent 3 typologies différentes issues d’un même plan-type conçu par André Serret, architecte à Agen.Selon la taille de la famille, chacune dispose de 3, 4 ou 5 chambres.

Les lots de ce lotissement concerté varient entre 780 et 1160 m2, avec une emprise au sol des maisons allant de 115 à 140 m2 environ. Ces maisons de ville sont des constructions assez cossues pour l’époque. Construites sur sous-sol, dont le soubassement est entièrement maçonné en pierres calcaires, elles s’élèvent sur 3 niveaux  au total ( sous-sol, rez-de-chaussée  et étage de combles). A l’intérieur, les pièces arborent des hauteurs sous plafond de l’ordre de 2.50 mètres et des surfaces généreuses. 

Le plan-type est en L. Le sous-sol accueille des pièces techniques : garage, buanderie, bucher, atelier, cave et resserre. Le rez-de-chaussée  est situé entre 2.10 et 2.25 mètres de hauteur au-dessus du terrain naturel. Accessible par un ample escalier, il présente une distribution très fonctionnelle autour d’un vestibule d’entrée, avec 2 parties distinctes :
- nuit : composée d’un dégagement distribuant 3 chambres de 12, 12.45 et 13.94 m2, 1 salle d’eau, 1 wc indépendant, et un placard de rangement
- jour : espace comprenant une cuisine de 10.2 à 14.28 m2
et un séjour ouvrant sur une loggia d’une surface totale de plus de 35 m2.
Pour le chauffage, une cheminée est implantée dans le vaste séjour-loggia largement vitré, donnant sur le jardin.

L’autre particularité de ce groupement est que toutes les constructions ont été réalisées en mutualisant les moyens techniques et humains ; pour construire :  une seule bétonnière pour tous les sociétaires, pas d’engin de travaux publics pour réaliser les fondations, pas de grue !
Il est donc vraisemblable que la cité s’apparente au mouvement national des Castors et que la société coopérative ait établi un lien en particulier avec l’association des Castors de Bordeaux.

André Serret architecte exerçait sur le secteur d’Agen. Il a collaboré avec Jean Courbières à la réalisation d’équipement sportif tel que le complexe sportif Chaussard à Boé. Il a aussi travaillé avec les architectes Jean Payen et Jacques Pompey sur des projets tels que le Marché d'Intérêt National à Agen, la cité Bajon ou encore le quartier Tapie-Mondésir.