Architecture contemporaine de Lot-et-Garonne

Panorama 20e & 21e siècles - Lot-et-Garonne

Fiche

Eglise Sainte-Catherine

Construction publique

Commune

Villeneuve-sur-Lot (47300)

Adresse

21-25 Rue des Girondins

Maître(s) d'œuvre

Rapin Gaston Roy Lucien Corroyer Edouard Jules

Année de livraison

1898-1911

Période de réalisation

1900-1930

Distinctions

Label XX

Grand Villeneuvois
Label XX

Eglise Sainte-Catherine © CAUE 47

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Eglise Sainte-Catherine © CAUE 47

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Eglise Sainte-Catherine, le porche © CAUE 47

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Eglise Sainte-Catherine © CAUE 47

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Eglise Sainte-Catherine © CAUE 47

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Eglise Sainte-Catherine, le porche © CAUE 47

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Les sculptures des chapiteaux dessinées par Edmond Lesca sont exécutées par Antoine Bourlange © CAUE 47

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les bandeaux de la nef peints par le villeneuvois Réalier-Dumas (entre 1912 et 1920) représentent une double procession de saints © CAUE 47

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Eglise Sainte-Catherine, vitrail © CAUE 47

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Eglise Sainte-Catherine, façade postérieure, plan dressé par l’architecte soussigné (E.J Corroyer), Paris le 18 mars 1898 © Pôle mémoire-archives municipales de Villeneuve-sur-Lot.

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Eglise Sainte-Catherine, le porche, d’après les dessins de L.Roy, dressé par l’architecte soussigné diplômé par le gouvernement (G.Rapin), Villeneuve-sur-Lot le 28 octobre 1924 © Pôle mémoire-archives municipales de Villeneuve-sur-Lot

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Eglise Sainte-Catherine, détail de la façade postérieure © Pôle mémoire-archives municipales de Villeneuve-sur-Lot.

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Eglise Sainte-Catherine, sacristies d’après les dessins de L.Roy, dressé par l’architecte soussigné diplômé par le gouvernement (G.Rapin), Villeneuve-sur-Lot le 7 octobre 1924 © Pôle mémoire- archives municipales de Villeneuve-sur-Lot

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Eglise Sainte-Catherine, plan des sacristies d’après les dessins de L.Roy, dressé par l’architecte soussigné diplômé par le gouvernement (G.Rapin), Villeneuve-sur-Lot le 7 octobre 1924 © Pôle mémoire-archives municipales de Villeneuve-sur-Lot

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Eglise Sainte-Catherine, dessin des portes entre les petites travées et les sacristies et décoration des ouvertures dans les murs transversaux des bas-côtés, L.Roy © Pôle mémoire-archives municipales de Villeneuve-sur-Lot

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Le style « romano-byzantin » adopté pour la nouvelle église Sainte-Catherine à Villeneuve-sur-Lot est dû au coût jugé exorbitant d’un bâtiment gothique en pierre - encore envisagé en 1897- et à l’initiative du député Georges Leygues alors ministre de l’instruction publique, chargé des Beaux-Arts et de l’administration des Cultes. Ce dernier s’adresse à l’architecte diocésain Edouard Corroyer, membre de la Commission des Monuments Historiques, ancien élève de Viollet-Le-Duc et l’un des architectes les plus connus du moment.

 

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Edouard Corroyer va offrir à la ville les plans d’une église qui rompt avec la tradition néo-gothique diocésaine pour s’inspirer des églises élevées dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, bâties suivant le plan des basiliques romaines. La découverte d’un « mouvement architectural extraordinaire » (1) dans la province romaine qu’était la Syrie dès le début du II° siècle ce grâce aux travaux du comte Melchior de Vogué (2) va nourrir plusieurs ouvrages - dont celui publié en 1888 par Corroyer « l’Architecture romane » - et avoir un retentissement sur la production architecturale des bâtiments civils ou religieux.

Ainsi la référence aux monuments de l’Orient qui sont aux origines de l’architecture romane se retrouve dans le parti architectural de l’église Sainte Catherine :
•    plan rectangulaire sans transept et chœur en abside,
•    nef couverte par des coupoles qui sont contrebutées par les bas-côtés,
•    adoption d’un rythme ternaire: trois coupoles, trois vaisseaux, trois chapelles en absides au sud, trois arcades sur colonnes rythmant les travées (comme par exemple dans les églises de Qalb-Louzeh ou de Babouda en Syrie centrale décrites et représentées dans l’ouvrage dont Corroyer est l’auteur).

Les absidioles qui flanquent les côtés sont un emprunt aux édifices ottomans (3). Corroyer a épuré les formes anciennes pour créer une composition simple et claire qui libère un vaste espace éclairé comme dans la basilique paléochrétienne par des fenêtres hautes ouvertes dans les murs de la nef au-dessus de l’héberge des bas-côtés.

Le choix de la brique, produit industriel et bon marché fabriqué sur place (tuilerie-briqueterie Berger- rue Coquard) est également en rupture avec l’usage de la pierre dans l’architecture religieuse de l’époque. L’architecte va utiliser la brique laissée non enduite sur les façades comme à l’intérieur et l’utiliser pour créer des effets de contraste de matière et de couleur avec les éléments de décor du portail et de la nef : pierre blanche des chapiteaux et des motifs sculptés, colonnes de marbre, pour  jouer avec les calepinages de l’appareil et créer des corniches avec modillons et bandeaux.

Le clocher remarquable par sa grande hauteur a pu être élevé grâce à la technique de planchers métalliques et dallages ciment. Il est aussi une illustration de l’utilisation ornementale de la brique. Sa forme octogonale dans sa partie haute, les percements des baies différentes à chaque niveau, les tourelles en encorbellement et la tourelle d’escalier hors œuvre rattachée par une passerelle se combinent dans un ensemble savant qui évoque les clochers « toulousains » ou l’art « mudejar » des clochers aragonais (4).

La richesse du décor intérieur en cohérence avec les références architecturales romano-byzantines se manifeste dans la verrière du chœur (1902) du verrier parisien Felix Gaudin, les bandeaux de la nef peints par le villeneuvois Réalier-Dumas (entre 1912 et 1920) qui représentent une double procession de saints, le décor de l’abside du peintre local Antoine Barlangue. Les sculptures des chapiteaux dessinées par Edmond Lesca et exécutées par Antoine Bourlange sont inspirées des modèles de de modèles de Cintheaux, Cognac ou encore Moirax.

Le chantier aura duré 36 ans de 1898 à 1934 (l’ouverture au culte eu lieu en 1911 mais la décoration et certaines élévations n’étaient pas terminées comme le clocher). L’église sera consacrée en 1937.

Corroyer s’était adjoint l'assistance de l’architecte Lucien Roy auteur de la plupart des dessins. Sur place l’architecte communal Gaston Rapin a dirigé les travaux. Après la mort d’Edouard Corroyer en 1904, Lucien Roy et Gaston Rapin seront à l’initiative d’évolutions du projet original : transformation du porche en narthex, surélévation du clocher de deux niveaux avec création d’arcs en mître, petite chapelle des fonts baptismaux de plan tréflé…

Maîtrise d'oeuvre : Lucien ROY (conducteur de travaux, architecte) - Edouard Jules CORROYER (architecte)- Gaston RAPIN

Notes
 (1) : Edouard Corroyer L’architecture romane  bibliothèque des Beaux-Arts Paris 1888
(2) Syrie centrale Architecture civile et religieuse du Ier au VIIe siècle 1865 -1877  Paris J. Baudry libraire- éditeur
(3) L’église Sainte-Catherine de Villeneuve-sur–Lot  Hélène Mousset et Jean-Philippe Maisonnave Le Festin n°44
(4) ibid
 

Ressources complémentaires / Base Mérimée - Ministère de la Culture et de la Communication